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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE '
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Reims, suivant laquelle cette suite aurait été commencée une quinzaine d'années auparavant, n'offre rien que de très plausible. Le travail de ces dix-sept grands panneaux très ouvragés, et formés chacun de plusieurs compartiments encadrant un sujet central, a certainement demandé des années.
La Fie de la Vierge, exposée dans la cathédrale, mérite à coup sûr d'être comptée parmi les échantillons remarquables de la haute lice, vers 1530; nous préférons toutefois la tenture conservée dans la basilique de Saint-Remi. Les dix pièces qui la composent peuvent, compter parmi les plus belles tapisseries religieuses du temps. Le recueillement et la dignité sévère que le moyen âge savait imprimer aux compositions de cette nature, n'ont pas encore fait place aux préoccupations exclusivement plastiques des artistes de la renaissance. L'auteur des sujets croit encore ace qu'il raconte; l'influence dissolvante de l'Italie se fait peu sentir. Certaines figures, notamment celle du donateur présenté à la Vierge par le patron de l'église, ont une grande allure.
On trouvera ici la reproduction de la scène représentant le cardinal agenouillé, au-dessous de l'inscription en huit vers où est notée la date du travail, 1531. Cette gravure donnera une idée de la disposition des pièces, divisées chacune en quatre compartiments.
Nous croyons superflu d'insister sur l'importance exceptionnelle de ces deux belles séries, ll nous est impossible, bien qu'on manque absolument de documents authentiques sur les auteurs des patrons comme sur ceux des tapisseries, de voir dans les tentures commandées par le cardinal de Lenoncourt autre chose qu'une œuvre française, et bien française, par la conception comme par l'exécution.
Elle sort très certainement aussi d'un atelier de notre pays, cette suite, en neuf pièces, de l'Histoire de saint Étienne,, récemment entrée au musée de Cluny. Donnée, en l'an 1502, à la cathédrale de Saint-Etienne d'Auxerre par l'évêque Jean Baillet, VHistoire de saint Étienne raconte, en dix - huit sujets, soit deux par panneau, la vie du premier martyr chrétien et la découverte de son corps, d'après la Légende dorée de Jacques de Voragine. On a fait honneur de cette tapisserie aux ateliers d'Arras, faute d'avoir pu en déterminer bien exactement l'origine. Le lecteur sait ce qu'il doit penser maintenant de ces attributions vagues, ne reposant sur aucun texte, sur aucun argument sérieux.
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